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Ayant partagé la pratique de la céramique avec des enfants et avec des retraités (notamment au sein de l’université solidaire à la Réunion) je considère le processus artistique comme une thérapie et une pratique spirituelle qui peuvent aider à l’épanouissement de toute personne, y compris de moi même.

J’ai vécu très longtemps loin de la métropole, au Maghreb, aux Antilles, à Mayotte, à la Réunion. Ma culture artistique s’est enrichie au contact de ces différents endroits du monde et mes œuvres en sont largement inspirées.

 

Je modèle des statues, cependant je continue à tourner car, tourner est un savoir-faire traditionnel que je désire entretenir. Celui-ci, constitue à travers ces gestes répétitifs et ce mouvement tournant, une sorte de pratique méditative dans laquelle, je puise une prochaine inspiration pour mes modelages, qui émergent au gré de la terre et de mes propres émotions.

 

Le retour en métropole même si il est choisi est un choc et les évènements récents ne peuvent me laisser insensible. Quand on a traversé de nombreuses frontières, quand on a côtoyé des cultures et des religions différentes, on ne peut que ressentir profondément l’universalité de l’humanité. Je milite pour que les droits des uns et des autres soient respectés et appréciés dans leur différences et non travaillés pour s’insérer dans un moule unique.

 

L’art, même si il ne changera pas la société, permet un regard distancié, plus sensible sur les situations, peut révéler par delà les images habituelles véhiculées par les médias, les tragédies du monde. L’installation « espoir » est née ainsi… d’autres, j’espère suivront…

 

J’utilise souvent les cuissons raku, car les résultats des cuissons sont magiques, inattendus, uniques. C’est comme un voyage dont on ne peut soupçonner les découvertes et les escales imprévues, c’est partir à la recherche de sa propre sensibilité, d’un monde intérieur à découvrir.

Le raku, c’est aussi une façon très personnelle de pratiquer le bouddhisme : cela nécessite rigueur efforts, méditation actions sans jamais être sûre du résultat final. « Le bonheur n'existe que dans l’instant présent » et c’est vraiment ce que je ressens à chaque étape de la cuisson, notamment à la sortie du four. Pour terminer, le raku symboliserait la vie telle que j’aimerais qu’elle soit : belle dans son imperfection !

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